Les Bleues la jouent collectif

publié le 07.02.2011 02h01 dans Le Progrès.fr

Ici la Française Andrea Unn-Toc, faisait partie de l’équipe deux qui a réussi l’exploit de battre l’Allemagne en finale  / Joel Philippon

 

C’est l’équipe de France « 2 », supposée plus faible, qui a remporté le tournoi

 

Seule épreuve par équipe du circuit de coupe du monde junior de fleuret, cette deuxième journée de la Belle Cordière a vu la victoire de l’équipe de France, hier à la Halle des sports du troisième arrondissement. Et comme, dans le sport, la logique n’est souvent qu’un vaste mirage, c’est l’équipe de France « 2 », supposée plus faible, qui a remporté le tournoi. L’équipe une, au sein de laquelle tirée la Lyonnaise Clarisse Luminet (Société d’Escrime de Lyon), doit se contenter de la cinquième place.

En l’absence des Américaines et des Italiennes, parties en Allemagne pour y disputer une compétition senior, le tournoi se joue entre deux équipes françaises, deux équipes polonaises, deux équipes allemandes, deux équipes japonaises et une équipe espagnole. Et on se dit alors que la piste est grande ouverte pour la délégation française.

La première équipe « bleue, blanc, rouge », rassemblant les filles les mieux classées au niveau mondial (Thibus, Blaze, Luminet et Tran), tombe avec la Pologne 2 et le Japon 2 en poule. A priori, largement à la portée de l’élite française.

Mais cueillies à froid, de bon matin, les filles coachées par Lionel Plumenail s’inclinent d’entrée face à la Pologne 2, d’une touche (37-38). Leur victoire (40-37) sur le Japon 2 n’y change rien. Le tournoi est d’ores-et-déjà à l’eau.

La rébellion des seconds couteaux. Tous les espoirs français reposent dès lors sur l’équipe deux, composée d’Andrea Unn-Toc, Jéromine Mpah-Njanga, Pauline Ranvier et Chloé Jubénot. Et cette équipe, supposée inférieure, ne déçoit pas.

Après une victoire 30-25 sur le Japon, les Françaises réalisent l’exploit de battre l’équipe une d’Allemagne (38-30).

Opposée à la Pologne 2 en demi-finale, elles ne craquent toujours pas. Malgré un mauvais départ, elles refont petit à petit leur retard. Pauline Ranvier, tombeuse la veille de Clarisse Luminet dans le tournoi individuel, confirme sa bonne forme. Elle inflige un 6-3 à son adversaire, Sarnowska, dans son premier relais, puis un 4-1 à Olbromska. Les Françaises s’envolent (15-13, puis 30-23). Jéromine Mpah-Njanga, malgré un dernier relais catastrophique (3-9) conclut et envoie ses copines rejoindre l’Allemagne 2, en finale.

Et une fois encore, les Françaises vont se montrer particulièrement solides mentalement. Menées après les deux premières manches (6-8), elles s’appuient sur une Pauline Ranvier en feu. La pensionnaire du pôle escrime d’Aix-en-Provence sort encore une fois le grand jeu, dès son premier relais face à l’Allemande Weis. Une manche qu’elle remporte (11-6), permettant aux fleurettistes françaises de mener 17-14. L’écart est fait, et les Allemandes ne reviendront jamais (23-17; 30-22; 39-35). C’est à nouveau à Jéromine Mpah-Njanga que revient l’honneur de conclure. Et la jeune française, cette fois, ne tremble pas. Elle corrige l’Allemande Kraus (6-1) et permet à la délégation française d’exploser.

Léo Faure